Rapport d’activités 2009

Le contexte politique
Quelle différence, en une année ! L’an dernier, je m’inquiétais de l’éventualité qu’Obama prenne la tête d’un projet de « social-démocratie globale », selon les termes de Walden Bello, barrant ainsi la route à des alternatives plus radicales qui semblaient chose possible dans le contexte de la crise économique mondiale qui s’est greffée sur d’autres crises, anciennes ou nouvelles. Si seulement ç’avait été le cas !

Ce qu’a mis en place Obama, en réalité, c’est un gouvernement « centriste » (c’est-à-dire conservateur), en désaccord total avec l’esprit de sa campagne électorale et le grand mouvement d’opinion qui l’a porté à la présidence. Il aurait pu être un autre Roosevelt, il a choisi d’être un autre Clinton.

Une fois de plus, le mouvement ouvrier américain a été déçu, voire trahi par un gouvernement démocrate. Tout comme Carter et Clinton avant lui, Obama a trouvé qu’il y avait d’autres priorités, et la réforme en profondeur de la législation sur le travail (le Employee Free Choice Act) a été repoussée à des temps indéterminés.
Sinon, il y a eu peu de changement depuis l’année dernière. La « crise du système financier, qui s’étend à toute l’économie, les pressions démesurées exercées sur l’environnement, la crise alimentaire, la crise énergétique, la crise sociale due à l’aggravation des inégalités et de la pauvreté ; et inévitablement, une crise culturelle, idéologique et politique » sont toujours d’actualité. Malgré les dangers toujours plus graves, on ne perçoit pas de signes véritables d’alarme ou d’urgence, encore moins de solutions à aucune de ces crises.

J’écrivais l’an dernier que la crise du système capitaliste mondial « ne saurait être exagérée ». On constate au contraire que c’est chose aisée. Walden Bello a posé la question rhétorique : « Le gouvernement va-t-il utiliser ses richesses, son intervention et son contrôle simplement pour stabiliser le capitalisme, avant que le contrôle ne soit redonné aux élites des grandes entreprises ? C’est exactement ce qui s’est passé. Les solutions néo-keynesiennes, que Bello croyait probables, ne se sont pas imposées. Les États ont sauvé les banques avec l’argent des contribuables, et les porcs se pressent à nouveau autour de l’auge. .

Ce qui fait défaut, c’est une résistance réelle du mouvement syndical et de la gauche politique. Dans le panorama mondial, il y a un énorme vide là où le mouvement ouvrier et la gauche occupaient le terrain. J’écrivais l’an dernier : « La réponse sociale à cette attaque contre la vie des travailleurs a jusqu’ici été étonnamment faible. » Cela a empiré en 2009. Le syndicalisme américain a été embringué dans une guerre intestine destructive, causée par l’aventurisme mégalomane d’Andy Stern, à un moment où il aurait dû riposter agressivement au gouvernement d’Obama qui cherchait à le détourner de ses objectifs. Le mouvement syndical européen et international, sous ses formes institutionnalisées (la CES et la CSI), a été totalement absent de la scène mondiale ; du moins, il n’a donné aucune preuve de son existence.

Cela ne signifie pas l’absence de conflits sociaux: il y a eu de nombreuses luttes, souvent très combatives, parfois abouties. Mais c’était des luttes locales, et là où elles ont pris une dimension internationale, celle-ci a été confinée à un secteur. Elles ont été invisibles, hormis pour les lecteurs de LabourStart, et d’autres syndicalistes militants. Tant que ces luttes restent locales ou sans liens entre elles, le système peut facilement les absorber et finir par les faire reculer.

Le système inventé pour éviter que cela se produise, c’était le mouvement syndical international. Les Internationales ont été créées pour servir de multiplicateurs aux luttes locales, pour les coordonner dans un cadre idéologique, afin que chaque lutte soit une étape vers un changement social durable. Elles avaient pour fonction d’offrir des perspectives fondées sur une vision commune de la société et du processus de changement social.

Ce système est en panne, largement de son propre fait. La fusion entre la CISL et la CMT en 2006, saluée comme un « événement historique », a donné naissance à une organisation qui a hérité des défauts tant de la CISL (dépolitisation) que de la CMT (hypercentralisation). Cette fusion qui se fondait sur le plus petit dénominateur commun des deux organisations témoigne une fois encore que plus grand ne veut pas nécessairement dire meilleur.

Voici une organisation qui, en quatre ans d’existence, n’a rien produit qu’un flot de communiqués de presse parlant de ce que d’autres ont fait, avec des commentaires du secrétaire général distribuant blâmes, éloges et conseils. Aucun signe qu’elle défie le système, qu’elle s’engage sérieusement dans des luttes ouvrières importantes, qu’elle apporte une nouvelle vision de la société. La CSI d’aujourd’hui fonctionne comme une ONG prétendant abusivement représenter les travailleurs, de plus en plus inadéquate et éloignée de ses propres organisations affiliées.

Avec cette vacance au sommet, les luttes ouvrières actuelles ont de grandes difficultés à sortir de leur isolement, à se lier à d’autres et à s’entraider, à être perçues dans l’opinion publique comme autre chose que des « désordres » locaux, de se gagner des soutiens et d’avoir un impact politique, enfin d’être considérée comme un élément d’une lutte sociale plus générale et pas seulement comme celle d’un « groupement d’intérêts ».

La direction du mouvement syndical international, avec son appendice européen, est désormais un obstacle majeur au développement d’une alternative politique et sociale qui permette au mouvement de progresser sur la voie d’une solution aux crises multiples auxquelles la société est confrontée.

Il est peu probable que le congrès de la CSI, qui se tient à Vancouver en juin 2010, amène des changements signifiants. Il élira une nouvelle secrétaire générale, avec de solides références d’honnêteté, de militantisme et une grande vision de sa mission. Mais elle a accepté sa nomination sans les conditions qui lui donneraient les coudées franches ; elle va être prisonnière de la bureaucratie de Bruxelles ; et elle croit que les organisations de travailleurs en Chine sont des syndicats authentiques. Cela peut avoir des conséquences diverses, voire désastreuses, mais le pire n’est jamais certain.

Dans une certaine mesure, le Forum social mondial a servi de rendez-vous alternatifs aux mouvements sociaux et ouvriers, mais après une dizaine d’années il est clair qu’un festival annuel ne peut remplacer une organisation internationale, même s’il a contribué à faire naître nombre d’associations régionales et internationales.

En même temps, on voit sur la toile fleurir les sites et les blogs consacrés à la politique syndicale et socialiste ; plusieurs sont fort intéressants, certains brillants. De nouveaux services comme LabourStart, un site internet comme New Unionism, entre autres, contribuent à combler les vides en matière d’information et de discussion politique (voir les liens sur le site du GLI). Impossible de dire si et quand un nouveau mouvement pourrait naître de ces ferments.

Introduction
Que peut faire dans ce contexte une organisation comme le GLI ? Nos principes de base (voir Présentation du GLI, sur notre site) restent un guide adéquat. En 2009, nous nous sommes concentrés sur les tâches suivantes :

(1) la participation, avec le Cornell GLI, aux efforts de renouvellement et de clarification des tâches internationales du mouvement syndical ;

(2) la participation aux efforts de syndicalisation des travailleurs de l’économie informelle, en particulier les employé-e-s de maison ; le soutien aux activités de WIEGO, le réseau international des femmes travaillant dans l’économie informelle, en particulier à son programme de syndicalisation ;

(3) la publication et la diffusion de travaux sur l’histoire du mouvement ouvrier ;

(4) la publication et la diffusion de travaux sur l’histoire et les idées du socialisme indépendant et démocratique.

Nous avons publié des textes sur le site du GLI, participé à des réunions et de séminaires d’organisations associées, élaboré du matériel d’éducation ouvrière et soutenu des publications d’organisations associées, par des contributions éditoriales et financières, dans la mesure de nos modestes moyens.

La bibliothèque du GLI continue de s’accroître par de nouvelles acquisitions ; c’est probablement une des principales sources sur le mouvement ouvrier et socialiste à Genève, voire en Suisse.

Nous nous proposons de poursuivre ces activités en 2010 tout en renforçant le réseau de nos organisations amies et associées.
D. G.

Réunions
5 janvier (DG, KP) : Réunion du Conseil de fondation du GLI, Genève
12-13 janvier (DG) : Consultation UNRISD/ONG sur l’avenir des recherches de l’UNRISD, Genève
27-28 mars (DG) : Retraite de Rotschuo
19 – 21 avril (DG) : Global Trade Union Task Force, Cornell GLI, San Fernando, Trinité et Tobago
3-19 juin (DG, KP) : Conférence internationale du Travail, Genève
16 juin (DG, KP) : Réunion du Conseil de fondation du GLI, Genève
17-19 juin (DG) : Association Club Mohamed Ali de la Culture Ouvrière (ACMACO), Université d’Été, Gammarth, Tunisie
7 octobre (DG, KP) : Réunion sur le Projet Moldavie GLI/UITA/WIEGO, Genève
20 novembre (DG) : Lancement du livre Fil rouge, Genève
7-11 décembre (DG) : IUF Asia/Pacific Advanced Education Course, Bogor, Indonésie

WIEGO
22-23 janvier (DG, KP) : WIEGO Board Meeting, Manchester
24 janvier (DG, KP) : WIEGO ORP Advisory Committee Meeting, Manchester
3-4 mars (DG) : HomeNet South Asia et HomeNet Bangladesh, séminaire régional : Toward a National Policy on Homebased Workers and the Ratification of C.177, Dhaka
30 mars (KP) : Réunion du comité femmes EFFAT/UITA, Bruxelles
6-8 avril (KP) : Séminaire: Organiser les travailleurs du secteur informel en Europe de l’est – partenariats entre ONG et syndicats ; avec le CSI-PERC, la FES, Homeworkers Worldwide, Clean Clothes Campaign, Bratislava
19-20 avril (KP) : Réunion consultative BIT ACTRAV/CSI pour préparer une Convention de l’OIT pour les travailleurs domestiques, Genève
21 avril (KP) : Réunion avec Andrea Nahles (parlementaire, Allemagne) sur la ratification de la C 177, avec la DGB et la Commission Justice et Paix allemande, Berlin
27 avril (KP) : Réunion parallèle avec des membres du groupe de travail sur les travailleurs domestiques migrants du Haut Commissariat aux Droits de l’Homme, Genève
5 mai (KP) : Réunion du Comité femmes de l’UITA
7-8 mai (KP) : Comité des femmes CSI-PERC, séminaire régional sur la crise économique et l’écoomie informelle, Sofia
3 – 19 juin (DG, KP) : Conférence internationale du Travail, Genève
6-12 juin (DG, KP) : Réunions parallèles avec le comité du Réseau international des travailleurs/travailleuses domestiques (IDWN, UITA), Genève
8-9 juin (DG, KP) : Séminaire sur l’économie au service des gens
11 juin (DG, KP) : Réunion du Comité international de coordination (ICC) sur la syndicalisation des femmes dans l’économie informelle, Genève
12 juin : (DG, KP) : Réunion du comité consultatif du Programme d’organisation et de représentation, Genève
18 juin (DG) : Comité directeur (conférence téléphonique)
19 juin (KP) : Conférence WIDE, Bâle
20-21 août (KP) : Réunion avec le réseau RESPECT, Amsterdam
26-27 août (KP) : Réunion avec Oxfam Novib, Amsterdam
16 septembre (KP) : Comité directeur IDWN (conférence téléphonique)
17 septembre (DG) : Comité directeur (conférence téléphonique)
21 septembre (KP) : Rencontre avec Jo Becker (Human Rights Watch), Genève
29 septembre (KP) : Personnel WIEGO (conférence téléphonique)
14 octobre (KP) : Journée de discussion générale sur les travailleurs domestiques migrants, Haut Commissariat aux Droits de l’Homme, Genève
19 octobre (KP) : Réunion parallèle avec le comité femmes EFFAT/UITA sur les travailleurs et travailleuses domestiques, Berlin
23-29 octobre (KP) : Retraite du personnel de WIEGO, Boston
30 novembre – 1er décembre (KP) : Séminaire international « Strategies of Empowerment of (Migrant) Domestic Workers », Genève

Solifonds
Conseil de fondation (DG) : 6 mai (Berne), 12 novembre (Zurich)

Parti socialiste suisse
25 mai, 7 septembre, 23 novembre (DG) : Comité de politique étrangère, Berne

Oltener Kreis/Cercle d’Olten
DG : 4 avril, 3 octobre, Berne

Pages de Gauche
DG : Comité de rédaction, Lausanne : 24 avril, 19 juin, 18 septembre, 27 novembre

Collège du Travail
Conseil, comité éditorial (DG) : 5 février, 27 février, 22 juin, 1er septembre

Table ronde sur le travail domestique, Brême (Allemagne)
KP : Réunions de groupe : 28 janvier, 18 février
Réunion avec des parlementaires du Land de Brême : 12 février

« Denknetz/Réseau de réflexion »—groupe de travail sur l’emploi précaire (travailleurs et travailleuses domestiques)
KP : Réunions : 24 juin, 4 septembre, 6 octobre, 3 décembre
6 novembre : Séminaire, Mondialisation du travail domestique en ménages privés—sortir de la précarité

Publications
DG : “Fil rouge : Expériences et écrits sur le syndicalisme international”, Collège du Travail, Genève, 2009, 271 p. (anthologie de textes de DG sur une vaste série de questions politiques et syndicales dans divers contextes). 700 exemplaires.

DG : “The Labour Movement”, édition indonésienne (Gerakan Buruh). La première édition avait été publiée par le IUF Indonesian Project Office en février 2006, sous forme d’un petit livre de 70 pages. Après un premier tirage de 2500 exemplaires, le livre a été réédité à 2000 ex. en décembre 2006 et à 500 ex. en juillet 2009, date à laquelle 5000 exemplaires avaient donc été imprimés. Nous remercions particulièrement l’Organisation régionale Asie-Pacifique de l’UITA pour son soutien.

DG : “The Labour Movement”, édition thaï. Ce panorama historique (« “Le mouvement ouvrier », sur le site du GLI) a été publié en novembre 2009 par la Thai Labour Campaign avec un texte de Hal Draper, “Two Souls of Socialism” (“Les deux âmes du socialisme”). Les deux essais sont publiés tête-bêche dans le même volume (139 p. pour Draper, 264 p. pour DG). Le tirage a été de 2000 exemplaires.
La sortie du livre a eu lieu à Bangkok en décembre, et il semble qu’il donne déjà lieu à de vives discussions. Rien d’étonnant à cela, puisque c’est la première étude sérieuse sur le mouvement syndical et le socialisme publiée en Thaïlande qui ne soit pas maoïste, qui conteste même directement l’interprétation maoïste de l’histoire.
Le GLI a apporté un soutien de CHF2,200 à cette publication.

Projet Moldavie
Des conversations ont débuté en 2007 entre le GLI, l’UITA et le WIEGO sur les moyens d’organiser un soutien aux syndicats indépendants en République de Moldavie (à ce stade il s’agit seulement de SindLUCAS, affilié de l’UITA représentant les travailleurs des HRC et d’autres services) et de syndiquer les travailleurs du secteur informel (travailleurs/travailleuses à domicile, vendeurs de rue, employé-e-s de maison). Les activités suivantes ont eu lieu en 2008 et 2009 :

(1) En mai 2008, Svetlana Boincean, représentante de l’UITA en Moldavie, a créé une ONG de soutien aux syndicats, Formal, qui a pour but d’informer de leurs droits les travailleuses et travailleurs, en particulier les migrants et ceux du secteur informel.

(2) En mai 2009, Svetlana a créé un site pour Formal : http://muncaformala.md/new/ (en roumain et en russe, avec des liens pour des sites en anglais, en russe, etc.). DG peut suivre la version roumaine du site.

(3) A la même époque, le GLI a soumis un projet au Service de la solidarité internationale de la République et Canton de Genève. Le budget total du projet est de CHF31,000 par an, dont CHF25,000 provenant de Genève et CHF6,500 du GLI, sous forme de temps de travail de DG et KP. Sur les CHF25,000, le GLI peut prétendre à CHF3,000 de frais généraux. L’objectif du projet est de soutenir Svetlana dans ses efforts pour organiser les travailleurs de l’économie informelle, surtout les femmes, en sus du travail qu’elle fournit dans le cadre de ses activités à l’UITA. Cela consiste pour l’essentiel à renforcer le travail de Formal, à l’aider à développer son site internet et à soutenir le travail de SindLUCAS pour les travailleuses et travailleurs du secteur informel (aide légale, cours de formation, etc.).

(4) En septembre 2009 les autorités du Canton de Genève ont approuvé le projet pour un an (novembre 2009 à décembre 2010), avec une prolongation possible en 2011 et 2012, en fonction des évaluations annuelles qui doivent commencer pour l’année 2009/10. Un contrat a été signé entre le GLI et le Canton le 26 septembre 2009.

(5) Le 7 octobre 2009 a eu lieu une réunion à l’UITA entre Svetlana Boincean (UITA), Barbro Budin (UITA), DG (GLI et WIEGO), Joëlle Kuntz (GLI) et Karin Pape (GLI et WIEGO) pour mettre au point les détails pratiques de la mise en œuvre du projet, qui a commencé dans les délais prévus.

Comme le réseau StreetNet International a aussi commencé à travailler en Moldavie en 2009, avec l’aide de Svetlana Boincean, on peut s’attendre à ce qu’une coopération s’instaure entre nos activités.

Travailleuses domestiques
Le GLI a joué un rôle important dans le mouvement international des travailleuses domestiques qui se développe depuis novembre 2006, date d’une conférence internationale sur « Respect et droits : Protection des employées de maison » tenue à Amsterdam sous les auspices de IRENE et de l’UITA. Une soixantaine de participantes y représentaient des organisations, des réseaux, des syndicats et des organes de soutien ainsi que des universitaires. Barbro Budin y représentait l’UITA et Karin Pape le GLI.

C’était la toute première réunion mondiale qui débatte de la situation des travailleuses domestiques et qui lance des activités internationales concrètes pour la défense de leurs droits. La conférence a adopté une déclaration qui propose des idées pour le travail futur et affirme la nécessité d’un réseau international permanent de coordination, géré par les organisations de travailleuses domestiques. Un comité directeur provisoire a été formé lors d’une conférence en septembre 2008, avec des responsables de syndicats de travailleuses domestiques. L’UITA a accepté d’assurer la base logistique du réseau et a désigné une coordinatrice (Anneke van Luijken, IRENE). WIEGO a aussi décidé de soutenir le projet, les domestiques représentant une bonne partie des femmes travaillant dans le secteur informel. La personne de contact de WIEGO pour ce projet est Chris Bonner, directrice de son Programme d’organisation et de représentation.

Le groupe a décidé de profiter des avancées de l’OIT vers une convention internationale sur les travailleurs domestiques, et des représentant-e-s de syndicats du secteur, invité-e-s par l’UITA, ont assisté à la Conférence internationale du travail en 2009, pour préparer les négociations en vue d’un instrument international pour les travailleurs domestiques en 2010 et 2011.

Vers la fin 2008, on s’est aperçu que le Comité directeur avait besoin de meilleures procédures d’information, de communication et de coordination. Le GLI est alors intervenu : au cours des premiers mois de 2009, DG a réorganisé la page internet (en français : http://fr.domesticworkerrights.org/) et KP s’est chargée des échanges d’information. Le site internet a été repris en octobre 2009 par Kathleen McKenzie en coopération avec Karin (GLI et WIEGO), Giulia et Barbro (UITA), Chris (WIEGO) et Dan (GLI).

Lors de sa réunion de 2009 à Genève, le comité directeur a élu ses responsables, a adopté un nom (Réseau international des travailleuses domestiques, acronyme anglais IDWN) et élu Karin Pape coordinatrice internationale par intérim (jusqu’en 2011 au plus tard : après la Conférence internationale du travail et la ratification de la Convention, l’IDWN convoquera son premier congrès au deuxième semestre 2011, adoptera des statuts et élira une coordinatrice internationale au sein de ses organisations membres).

En sa capacité de coordinatrice, Karin, qui fait partie du personnel de WIEGO, est « prêtée » par WIEGO à l’UITA et devient salariée de l’UITA pour la durée de ses fonctions à l’IDWN.

DG continue à servir de conseiller informel pour l’IDWN (site internet, réseautage).
Le travail du GLI pour le projet d’organisation des travailleuses domestiques a été partiellement financé par la Berti-Wicke-Stiftung, une fondation suisse qui soutient des causes socialistes et féministes, à hauteur de CHF10,000. (En sus, bien sûr, du salaire de Karin versé par WIEGO et de CHF1,000 versés par l’UITA pour le travail sur le site internet.)

Projet HNSA/GLI
HomeNet South Asia (HNSA), une des deux organisations régionales de travailleurs à domicile qui subsiste depuis la fin de HomeNet International en 2003, souhaite rétablir les conditions permettant de reconstituer HomeNet International et a proposé un contrat au GLI pour aider à ce projet. Cela consistera principalement :

· à établir une cartographie des organisations actives auprès des travailleurs à domicile en Europe, Amérique latine, Afrique,

· à présenter un rapport donnant les noms des organisations, les types de travail à domicile et les secteurs concernés,

· à organiser un séminaire international pour la formation de HomeNet International : contenu, objectifs,

· à élaborer des statuts et une forme juridique pour New HomeNet International.
Il s’agit d’un projet de trois ans, débutant en 2009, avec un budget annuel de USD25,000. Un premier versement de USD25,000 pour 2009 a été reçu en février 2010.

L’établissement de la cartographie est en cours, et Dave Spooner a rédigé un manuel de formation sur la Convention sur le travail à domicile (C 177), qui a été remis à HNSA et qui est en cours de révision.

Un autre mandat donné au GLI par HNSA consiste en un soutien à la campagne pour la ratification de la C 177. Cela inclut :

· la préparation d’un séminaire régional sur la C 177 au Bangladesh : contenu, interventions, informations des HomeNets ;

· un travail de fond dans les réseaux nationaux : rencontre avec des responsables officiels, le BIT, des organisations ;

· la constitution de matériel d’information sur la C 177

· l’élaboration d’une stratégie pour la campagne pour la C 177 dans des pays comme le Népal, le Pakistan, le Sri Lanka.

Projet historique de WIEGO
Au début de 2009 WIEGO a proposé un contrat au GLI pour entreprendre une recherche historique sur les organisations internationales des travailleuses du secteur informel, en vue de la publication de trois études : travailleuses à domicile, vendeuses de rue, récupératrices de déchets. Le contrat prévoit un premier versement au GLI de USD5,000 et un second versement de USD15,000 une fois le projet terminé.
Bien que DG ait signé le contrat en mai 2009, on s’est vite rendu compte que ni le délai prévu à l’origine ni le volume de travail pour les trois études ne pouvaient être respectés par le GLI. Ses capacités de travail sont limitées et il a d’autres engagements pressants, dont il est rendu compte plus haut. Le GLI a donc demandé une révision du contrat pour le limiter aux travailleuses à domicile, et un délai prolongé au 31 mars 2011. On espère que cette concentration sur les travailleuses à domicile pourra servir de complément au projet HNSA/GLI et contribuer éventuellement à la reconstruction de HomeNet International.

Secrétariat
Karin Pape a continué à travailler à temps partiel comme assistante administrative assistant et poursuit ses recherches et travaux sur l’économie informelle (voir plus haut).

Oscar et Nora Payuyo continuent d’assurer les nettoyages et l’entretien.

Finances
Mme Mariane Grobet-Wellner a tenu les comptes du GLI pendant l’exercice écoulé.
Le rapport financier 2009 figure en annexe.

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